Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Avignon et la Provence

15 décembre 2018

Mont Ventoux et lavande

Mont Ventoux et lavande
Tableau de Claudius Edualc, Mont Ventoux et Lavande
Publicité
Publicité
15 décembre 2018

Territoire

Les départements constituant la Povence.

Un territoire qui s'étend des Bouches-du-Rhône aux Hautes Alpes et

du Var à la Drôme.

 

 

 

 

15 décembre 2018

Avignon

Bienvenu dans ma ville !

 Venez déambuler avec moi, dans les ruelles d'Avignon, et laissez-vous emporter par son charme...

 

A la fois ville d'art, de culture et d'histoire,

il y en a pour tous les goûts !

57c616f21d3e765051befe293ed6420b

 

 

 

15 décembre 2018

Mais où se trouve Avignon ?

avignon

  Au croisement entre mer et terre, Avignon a été depuis la nuit des temps un lieu de vie idéal et recherché...

Et ce temps remonte à il y a très longtemps !...

Pour cela, jetons un coup d'oeil sur l'étymologie du nom "Avignon" : "Avenio", une antique cité bâtie par les phocéens au Iier siècle après Jésus Christ.

En outre, des traces prouvent tout de même que le lieux étaient déjà connu et habité dès le VIième siècle avant JC, par des peuplades celto-ligures, venues du nord : les Cavares. Et même au delà, puisque des restes préhistoriques furent également découverts qui attestent de la présence de l'homme dans les environs d'Avignon.

Ainsi donc, de "Avenio", le nom aurait muté en "Avennion" (IIième siècle ap JC) puis "Avenione(IVième siècle ap JC) pour devenir progressivement "Avignon" - "Avignoun" en provençal -.

*** *** ***

L'eau étant indispensable au développement de la vie et à la prospérité d'une région ou d'une ville, le Rhône a joué un rôle déterminant dans l'établissement de l'homme. Outre l'agriculture - notamment sur l'île de la Barthelasse -, il permit le commerce - et principalement celui du bois - entre les pays du spetentrion et méridoniaux, sur le chemin desquels se trouvait la ville. De même, le promontoire du Rocher des Doms offrait une vue vers l'horizon, permattant de surveiller l'approche d'éventuels ennemis, et transformait la cité une sorte de citadelle imprenable.... Car, dans les premiers temps, Avignon n'était pas encore une ville de grande ampleur mais centrée autour de ce piton rocheux.

 les bateliers sur la Durance, musée lapidaire, Avignon © VF  

Bateliers antiques - musée Lapidaire, Avignon -

*** *** ***

 

Par sa localisation géographique, Avignon jouit toujours d'une situation privilégiée, au carrefour des chemins vers la mer et la montagnbe. Que vous soyez amateurs de farniente sur le sable chaud des plages méditerrannéennes ou de poudreuse, impossible de ne pas être contenté ! Car Avignon est à peine à une centaine de kilomètres des calanques ou du Mont Ventoux, la plus haute montagne de France.

 

Quant à ceux qui préfèrent les accents du terroir, ils n'hésiteront pas à aller en centre ville déambuler entre les étals de ses Halles - le marché couvert - qui régaleront leurs yeux, avant leurs papilles, par la richesse des couleurs et l'éventail des productions du Vaucluse : fruits, légumes... Goûtez, laissez-vous surprendre par ses saveurs ! 

 

marché santons

      santons provençaux

 

 

Avignon est à n'en pas douter bel et bien une terre de diversité !

 Et, pour les gourmands gourmets, rendez-vous

sur : 

http://recettes2009.canalblog.com

 

 

 

 

15 décembre 2018

Noël en Provence

Si aujourd'hui les fêtes de Noël se réduisent au 25 Décembre, à l'origine, la période des fêtes s'étalait depuis la Sainte Barbe, le 04 Décembre, jusqu'à la Chandeleur, le 02 Février. Sur cette page, je me contenterai cependant de vous parler de quelques traditions emblématiques de Provence du 24 et 25 Décembre.

snc10628

Commençons par le Cachio fio ("allume-feu"), un rite semi chrétien-semi païen, qui ouvre les réjouissances !

Il consiste à l'allumage, avant le "gros souper", d'une bûche de bois frutier (le calendoun) par l'aïeul et l'enfant le plus jeune de la famille. Avant de mettre la bûche dans la cheminée, ils doivent lui faire faire trois fois le tour de la table calendale ; en même temps, ils doivent répéter trois fois la phrase quasi incantatoire : "Cacho fio, cachio-fio ven, tout ben ven. Alegre ! Diou nous fagué la graci de veïre l’an que ven ; si sian pas mai que siguen pas men" ("Cachio-fio, cachio fio vient, tout vient bien. Réjouissons-nous ! et que Dieu nous donne la grâce de voir l'an qui vient ; si nous ne sommes pas plus que nous ne soyons pas moins"). Ensuite, trois verres de vin cuit sont versés. Le bois doit flamber dans la cheminée jusqu'au jour des rois (fêtés le premier dimanche de Janvier) sans s'éteindre, en signe de prospérité ; les cendres du cachio fio étaient réputées pour être miraculeuses ; en effet, elles protègerait le foyer... 

Le grand-père doit ensuite choisir et allumer une des trois bougies posées sur la table calendale : si la flamme semble se coucher, alors les récoltes de l'année seront abondantes, en revanche, si elle reste bien droite, la moisson sera maigre. 

Une fois le cachio-fio allumé, et avant de partir pour la messe de minuit, la famille se rassemble autour du "gros souper", qui, contrairement à son nom n'est pas un repas pantagruélique mais maigre, c'est à dire sans viande. Le menu du gros souper n'a rien de fixe et varie selon les localités ; en revanche, il doit se composer de sept plats, où les légumes  ont la part belle et sont privilégiés ; on apprécie entre autres les cardes ou les cardons, les épinards et le céleri, cuisinés en gratin ; la morue (surtout à Marseille et sur la côte) ; les escargots ; l'anchoïade et l'aïgo boulido ("l'eau boullie"), un bouillon maigre à base d'aïl et de sauge... Les treize desserts paracheveront le repas mais ne seront dégustés qu'au retour de la messe (voir les treize desserts sur  http://recettes2009.canalblog.com).

Ce n'est que plus tard, vraisemblablement vers la fin du XIXe siècle, que le calendoun (la bûche) du cachio fio fut remplacé par le gâteau roulé que l'on mange au dessert du repas de Noël. Néanmoins la tradition des treize desserts reste très vivace en Provence où ils sont toujours présentés. La bûche, qui ne les a pas suplantés ! 

13-desserts-au-Beausset

Le gros souper revêt tout un cérémonial auquel sont attachés les provençaux. La table doit ainsi être couverte par trois nappes blanches dont on aura pris soin de relever les coins afin, dit-on, que le Diable n'y grimpe pas dessus. Les trois coupelles de blé, mis à germer le jour de la sainte Barbe (04 Décembre), seront posées ainsi que trois bougies. Le pain, impérativement posé à l'endroit, sera coupé en trois parts. Noël étant aussi une fête de la Charité, il ne faudra pas omettre de mettre un couvert de plus, censé être celui du pauvre : il s'agit là d'une réminiscence de la manne que les Romains offraient à leurs ancêtres. Une branche de houx, porte-bonheur, pourra également être posée sur la table ou être accrochée au dessus.

Comme nous le constatons les chiffres ne sont pas pris au hasard ; ils sont en effet un rappel de la Bible. Le trois des bougies, des coupelles de blé et des nappes, renvoie à la Trinité (le Père, le Fils et le saint Esprit) ; le sept est le nombre des sept douleurs de la Vierge Marie, et le treize est celui des apôtres et du Christ lors de la Cène.

 

Pas-Noel-bougies_0_730_486

 

 

Publicité
Publicité
12 décembre 2018

La crèche provençale

La crèche est l'une des nombreuses traditions que l'on retrouve partout en Provence. 

DSC04559

 

Les premiers santons auraient été créés à Marseille par Jean-Louis Lagnel à la fin du XVIIIe siècle ; mais ces petites figurines de terre furent rapidemment concurrancées, dès les années 1830, par les santibelli italiens, en plâtre. Aujourd'hui, la région de Marseille-Aubagne demeure un foyer reconnu de fabrication de santons.

 Au début, la crèche évoquait uniquement la Nativité, avec la Sainte Famille, le boeuf et l'âne, et les trois rois mages. Puis, petit à petit, elle s'est élargie et est devenue une représentation de la vie avec tous les petits métiers et les activités d'antan, mais aussi avec les paysages typiques de la Provence, ses mas de pierres, ses oliviers, ses figuiers ou ses champs de lavande.

Des scènes peuplées de nombreux petits personnages d'argile peints, originellement non cuits, appelés "santons" ("petits saints"). Parmi eux, nous trouvons Pistachier, le fripon garçon de ferme ; lou ravi, l'idiot du village ; l'arlésienne, inspirée par la Mireille ("Miréio" en provençal) de Frédéric Mistral ; lou tambourinaire, le joueur de tambour qui anime les pastorales ; lou pescadou (le pêcheur) ; lou bouscatié (le bûcheron) ; lou boulangié (le boulanger) ; lou boumian (le gitan. Le terme "boumian" est issu du nom de la montagnette aixoise, la Sainte-Baume", où vivaient nombre de tziganes)... 

Frédéric Mistral et les félibres, puis Marcel Pagnol, auteurs provençaux du XIXe et XXe siècles, ont participé indirectement à la création de santons en inspirant les artisans-santonniers. Ainsi, figurent dans la crèche, à côté de Mireille, de nombreux personnages issus de leurs oeuvres, tels que le gardian (le gardien de taureaux camarguais) ; les joueurs de cartes... La pastorale Maurel, chantée et jouée lors des fêtes de Noël, a également inspiré des santons comme l'aveugle et son fils, ou  Monsieur Jourdan et son épouse, la Margarido...

monsieur-et-mme-jourdantéléchargement

 Mr Jourdaan et la Madrigo        l'aveeugle et son fils

 

Mais attention pas curé ou d'ecclésiastique dans la crèche ! car, il y a 2 000 ans, lorsque naquit Jésus, il n'y avait pas d'ordres religieux chrétiens constitués ni de prélats. Et encore moins de Père Noël !

Tous sont rassemblés autour de l'humble étable (dans certaines  régions, on fait naître Jésus dans une grotte), où Marie et Joseph attendent la venue de Jésus, et vers laquelle sont guidés les Rois mages apportant leurs présents (Melchior, le plus âgé, apporte de l'or, symbole de royauté ; Balthazar présente l'encens, rappelant la divinité du Christ, et Gaspar, le plus jeune, offre de la myrrhe qui renvoie aux souffrances et la Rédemption de Jésus).

310px-Crèche_provençale_santons_Paul_Fouque

 La tradition du santon remonte à la 2e moitié du XVIIIe siècle, et veut qu'ils soient confectionnés en argile et mesurent environs 6 cms,  mais ils en existent aussi en plâtre ou en cire, vêtus de costumes en tissu, et de tailles diverses. Certaines crèches sont même animées, comme celle, très belle, de Saint Saturnin-lès-Avignon, petit village à une dizaine de kilomètres d'Avignon

grassette

                                                                                                                                                                                                                  santon brut en argile

          DSC_0001   DSC_0003

                       santons de cire, habillés, de style génois                                        santons peints, naïfs

 

bandesantons

                 santons puces (2,50 cms)

DSC_0017 DSC_0006  DSC_0012                                                                     

                                                DSC_0018 DSC_0014

                                                                                                  crèche animée de St Saturnin

 

28 mai 2018

La lavande, fleur emblématique

lavande-plante-medicinale-2015

 

La lavannde, emblématique de la Provence, est un arbrisseau aux fleurs bleu-violet, très odorantes, qui s'adapte bien au sol sec des régions méditerrannéenes. Emblème de la Provence, la lavande est utilisée aussi bien pour ses bienfaits médicinaux qu'en cosmétologie et parfumerie.

Il existe deux variété de lavande : la "latifolia" ou "aspic", utilisée en parfumerie et cosmétologie. Son nom "aspic" vient du fait que les vipère aiment souvent se cacher dessous. Quant à la lavande angustifolia ou "lavande vraie", elle est employée pour ses vertues médicinales.

Cependant, l'huile essentielle de lavande restant relativement onéreuse, on lui préfère le lavandin, un hybride que l'on confond souvent avec la lavande. Il entre dans la composition de toutes sortes de produits : eaux de toilette et parfums, savons, lait pour le corps... mais aussi, produits ménagers, désodorisants, lessives...         

                                                                                                     lavande-lavandin

                              

La lavande est reconnue et utilisée depuis l'Antiquité pour ses nombreuses propriétés médicinales, en herboristerie ainsi qu'en phytothérapie, car elle non seulement un excellent bactéricide et antiseptique, mais elle a également des vertus sédative et antispamodique.       

Elle favorise l'endormissement, combat l'anxiété, la migraine et les tensions musculaires, aide à lutter contre les affections respiratoires et dermatologiques (dermites...) 

Antiseptique et particulièrement odorante, elle s'avère tout autant efficace pour repousser les insectes, tels que les moustiques ou les poux, et soulager leurs piqures . Séchée puis liée en quenouille, ou glissée dans de petits sachets, la lavande parfume agréablement le linge dans les armoires, qu'elle préserve des mites.

Sur le plan culinaire, outre les infusions, la lavande entre dans la composition de bonbons, de sirop et de liqueur, de crèmes glacées, de pâtisseries, mais aussi de plats sucrés-salés.

Très parfumées, ses fleurs aux belles teintes violettes embellissent aussi nos jardins. 

 

 

excursions-autour-de-marseille-ceetiz-5

 

 

                                                                                                        

 

3 août 2014

Les blasons en quelques mots

Comme de nombreuses cités, Avignon posséde un blason emblématique.

150px-Blason_Avignon-84007

 

Trois clefs or sur fond rouge dont l'interprétation fait toujours polémique.

Voici la signification admise par Louis Blancard * :

La première clef du haut nous rappellerait que, avant d'être achtée, au XIVième siècle, par le pape Clément VI, Avignon fut une cité autonome. Cette première clef serait la représentation de sa souveraineté et de son pouvoir communal..

Les deux autres clefs (au-dessous) symboliseraient le pouvoir pontifical (temporel et sacerdotal) et auraient été rajoutées après l'annexion de la cité par le pape. Elles font allusion aux clefs de Saint Pierre (deux clefs d'or et d'argent passées en sautoir). Tout comme sur les armoiries du pontificales, ces deux clefs étaient, initialement, représentées en sautoir mais auraient été modifiées par la suite et placées l'une en-dessous de l'autre.

** *** ** 

Le blason du Vaucluse

200px-Blason_département_fr_Vaucluse

 

Un écusson à l'héraldique plus complexe mais où nous retrouvons, en bas à droite, les trois d'Avignon ; en haut à gauche, les clefs de Saint Pierre, symbole du pouvoir pontifical, temporel et sacerdotal (emblème du Comtat venaissin) ; la fleur de lys, image de la royauté, car la région appartenait, depuis le XIIIième siècle, aux ducs capétiens de la maison d'Anjou (emblème de la Provence), ainsi qu'une petite trompe de chasse surmontant des branches d'oranger rappellant la maison des princes des Baux-de-Provence (emblème d'Orange).

 

 

 

 

* Louis Blancard :  Sur les armoiries d’Avignon, Congrès Archéologique (1883).

 

 

3 mai 2014

les papes d'Avignon

palais

     Initialement, nous allions "en Avignon " et non " à  Avignon ", car la cité, propriété du Vatican, ne fut rattachée, par décret, au territoire français qu'après  la révolution en septembre 1791. Cela peut être considéré comme une curiosité, mais l'expression est restée intacte et nous continuons à aller en Avignon comme nous irions en France !

  

  Mais remontons le temps plus avant ! 

 

  Artistes en tout genre, peintres, sculputeurs et lettrés... Avignon a acquis ses heures de gloire et de prestige sous le règne de certains souverains pontifs tels que Jean XXII ou Clément VI, qui contribuèrent au rayonnement de la ville au niveau européen, en y établissant une cour aussi riche que cultivée.... 

palais vue d'avion

Palais des papes vu du ciel 

 

Ainsi, c'est en 1309, alors que le Saint Siège est en proie à de cruelles discordes - plus politiques que spirituelles - que le pape Clément V et ses partisans quittèrent Rome pour leur demeure de villégiature d'été à l'Isle sur la Sorgue - une agréable petite cité à quelques kilomètres d'Avignon sur les rives ombtagées de la Sorgues -, avant de lui préférer Avignon.

  En fait, à cette époque, plusieurs familles se disputent l'hégémonie du pouvoir, chacune défendant âprement son candidat à l'élection papale; ce qui les conduira au premier grand schisme de l'Eglise catholique.  Le tout sur un fond de rivalités politiques constante entre français et anglais : l'Europe n'en finit pas de se battre ! Entre autres sujets de discorde, il y a la revendication de l'Aquitaine.

Afin de tempérer, voire d'aplanir, les échauffements entres les deux rivaux, le pape Clément V - de son vrai nom Bertand de Got -  est mandaté en France pour rétablir une paix (précaire) entre les deux puissances..

  Dans ce climat franco-anglais insurrectionnel et jugeant la situation de son propre pays - l'Italie - fort instable et malsaine - y compris pour sa sécurité -, il préféra se mettre en sécurité et attendre que l'orage passe. résolut donc de fixer sa cours dans le Vaucluse territoire vatican et un point stratégique, au carrefour européen entre la France et au-delà l'Angleterre, l'Allemagne et le Saint Empire Germanique et l'Italie. 

   L'idée d'un palais ne fut pas, de prime abord, dans ses projets puisque ce séjour ne devais être que transitoire : quelques semaines, quelques mois.  Dans un premier temps, il se fit donc héberger par les Dominicains, dont le couvent se trouvait dans le quartier de l'actuelle rue de la Carreterie. Il séjourna également dans d'autres petites localités avoisinantes telles que Malaucène ou Caromb, sans vraiment se fixer quelque part, espérant toujours un rapide retour à Rome.

  Pourtant le pauvre homme qui souffrit, paraît-il, d'un cancer de l'estomac, ne vit jamais son désir d'un prompt retour se concrétiser, puisqu'il décéda avant, en 1314.  

 

  Son successeur - Jacques Duèze - prend la tiare sous le nom de Jean XXII, en 1316, dans une atmosphère toujours aussi incertaine, aggravée par les bandes de routiers* menées par les propres neveux de Clément V, qui semaient la terreur en mettant régulièrement à sac les environs, entre Avignon, Malaucène et Carpentras.                    

 Si le futur Jean XXII ne fut élu que deux ans après le décés de Clément V, c'est parce que le conclave mit longtemps avant de se décider, ses membres étant divisés entre les postulants  français et italien; chacun défendant avec ardeur son favori.  

  La mort du roi de France, Philippes le Bel, n'arrangea pas non plus les choses ! Quoi qu'il en soit, le nouveau roi, Philippes le long, s'impatienta et se vit contraint d'enfermer le conclave avec ordre de n'en sortir qu'avec un nouveau souverain pontife... Pourtant, nul ne parvenait à se décider. Finalement, on se dit que Jean XXII, un vieillard d'apparence maladive, ferait bien l'affaire ! En effet, il est âgé et sa fin proche, pensait-on,. Son élection permettrait ainsi de gagner du temps et les prélats pourraient à loisir choisir leur futur dirigeant, sans être pressés par les uns et les autres...

Oui, mais voilà..... 

 Jean XXII se montra bien plus robuste que ce qu'il paraissait ! Ce pape de transition allait donc perdurer, son règne sera même le plus long des d'Avignon. Il se révélera d'une incroyable énergie... Il s'attachera avec vigueur à instaurer une fiscalité rigoureuse qui ne tarda pas à remplir les caisses du Trésor pontifical; de même il lutta avec acharnement contre les excès de l'Inquisition, qui allumait ses bûchers un peu partout, et amena les cités guelfes* à la sédition contre le roi de Bavière, partisanes de "l'antipape", c'est à dire du favori italien en place dans la cité vaticane (Avignon). Victime de jalousie ? Il est vrai que Jean XXII était un pape quelque peu énigmatique et cela lui valut d'être accusé par ses détracteurs de toucher à l'hermétisme et d'être l'auteur d'un ouvrage d'alchimie - "Ars transmutatoria" -Cela semble toutefois incohérent quand nous connaissons sa bulle contre les alchimistes !

Il rendit l'âme en 1334 après avoir été obligé d'abjurer...

 


 Cette même année vit l'élection du nouveau souverain pontife, Benoît XII - de son nom Jacques Fournier -.
 

   Sa carrière de moine cistercien se ressentira tout au long de son règne emprunt d'une grande austérité. Une attitude qui rompt radicalement avec les goûts de Jean XXII qui aimait le luxe et le faste. Dans une volonté d'épuration, il mettra fin aux dépenses dispendieuses de même qu'au népotisme alors en vigueur. 

  Lui non plus ne se départit jamais du rêve de ses prédécesseurs : lui aussi espéra plus que tout ramener sa cour à Rome, mais en vain.

 Ce sera sous son pontificat, en 1340, que sera posée la première pierre du futur Palais des Papes... 

                                           

 A la suite de Benoît XII, en 1342, ce sera Clément VI - Pierre Roger de Beaufort -qui prendra la tiare papale.                                      

  A l'instar de Jean XXII, ce pape aime lui aussi les ors de l'oisiveté. C'est un nouveau virage et un surprenant retour en arrière par rapport à l'austère politique de son prédécesseur. Également amoureux des arts, il attirera auprès de lui nombre d'artistes, qui participeront à son rayonnement dans toute l'Europe.

Il poursuivra et agrémentera la construction du palais, mènant grande vie, dépensant sans compter les deniers du Trésor. C'est également lui qui achètera la Avignon à la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence. Les Italiens devenaient maîtres et propriétaires officiels de la ville.  

  A sa mort, en 1352,, les caisses sont vides même si Avignon est, culturellement, à son apogée ! Bien qu'il fut aimé, il ne possédait pas l'esprit comptable et rigoureux de Jean XXII et ruinera quasiment le Trésor pontifical !

 

  En 1352, Innocent VI - de son nom Etienne Aubert - accède au pouvoir, réinstaurant une politique plus drastique afin de relever les finances mises à mal par son prédécesseur. Et ce en dépit de la famine qui sévissaait et que la peste bubonique qui se répendait dans les campagnes, jusqu'aux portes de la ville. Afin de protéger Avignon, il décida de faire ériger des remparts; mais ce fut peine perdue et l'épidémie pénétra ! C'est dans le quartier juif de la place de la Pignote, en centre ville, que les pesteux seront, tant bien que mal, soignés.  Les morts se multipliaient et, bientôt, les cimetierres urbains devinrent trop étroits; il fallut donc trouver une solution rapide. C'est pourquoi construisit-on un grand cimetière extra muros, à Champfleur.

  Pour ceux qui connaissent les environs, c'est Innocent VI qui fit ériger, en 1356, la chartreuse de Villeneuves-lès-Avignon, en lieu et place de son ancienne livrée* personnelle.

 

  Urbain V - Guillaume Grimoard - lui succéda mais fut élu pape dix ans plus tard, en 1362   En bon moine bénédictin, il poursuivra la politique d'austérité déjà connue.

  Lui aussi conserva, comme les premiers papes, l'ardent désir de retourner un jours dans la ville éternelle. Urbain V tenta ce retour en 1367, malgrè les suppliques du roi de France à maintenir sur place une paix toujours compromise et une trêve franco-anglaise plus que précaire.

 En effet, les hostilités ne tardèrent pas à reprendre entre ces deux pays et le pape se vit donc contraint et forcé de rester en Avignon. Il était sur le chemin du retour, à Marseille, quand la mort le surprit en 1370.

  Urbain V sera, par aiilleurs, l'unique pape avignonais à être béatifié, en 1870.

 

Le neveu de Clément VI, Pierre Roger de Beaufort accéda au trône pontifical sous le nom de Grégoire XI , en 1370. L'atmosphère n'est toujours pas pacifiée et la reprise d'une guerre franco-anglaise menace. De même qu'en Italie où le pouvoir papal est toujours contesté. Grégoire XI entreprendra un voyage avec l'espoir de demeurer en Italie, au cours de l'année 1376; cependant, fatigué et malade, il ne peux achever sa mission et décèdera en 1378, à peine arrivé à Rome.

 

  Et en Italie, que se passe-t-il ?

 

  Un an après la mort de Grégoire XI, en 1379, le conclave, cerné par la populace romaine, se voit contraint d'élire un pape italien : Urbain VI, qui se montrera très vite caractériel et  tyrannique... Les français quittent donc Rome. De retour en Avignon, ils montreront leur désaccord avec les italiens et éliront leur propre pape : Clément VII.  

   C'est le second schisme ! 

 

  Clément VII devra lui aussi faire face aux ravages des routiers de Raymond de Turenne qui sèment toujours la terreur en Provence.

 

 

 

  

  En 1394, son successeur, l'espagnol Pedro de la Lune, devenu Benoît XIII, prend la relève, mais il n'est pas vraiment aimé. Il finira même par perdre le soutien du roi de France, car il refusait de se laisser dicter la conduite à suivre dans le règlement des divisions qui déchiraient l'Eglise que tous voulaient voir prendre fin.

  Il ne voulut pas lâcher prise et se barricada dans son palais, où il résistera de nombreux mois, avant de s'enfuir, en 1403. Il ne lui reste plus qu'à se réfugier chez son dernier partisan, le roi d'Aragon.

  En 1409, le concile se réunit à Pise et décide de déposer les deux papes français et italien, afin d'en élire un troisième, Alexandre V, mettant ainsi fin aux discordes. En outre, ce-dernier ne restera que peu de temps sur le trône pontifical puisqu'il mourra dix mois plus tard...

 

  Et là s'achève près d'un siècle de règne pontifical en la bonne et resplendissante ville d'Avignon !

 

 

                   

  Le Petit palais               

Ainsi nommé en opposition à son célébrissime voisin : le Palais des Papes. 

Toutefois, bien que moins vaste et imposant, le Petit Palais reste un monument emblématique de près de 3000 m2. 

petit palais

 Petit rappel historique !

   Premièrement, ne pouvant décemment pas loger dans un quelconque couvent et désireux de veiller à l'avancement du chantier, les premiers papes emménagèrent, avec leur cour, dans un logement plus modeste - le Petit palais -, voisin du majestueux palais, qui attire, chaque année, de très nombreux touristes du monde entier.

Pourtant, il ne fut pas érigé immédiatement, car aucun pape n'a réellement eu le désir de s'établir définitivement en Avignon. Pourquoi donc faire construire une demeure ? ce petit palais fairait tout aussi bien l'affaire... Car tous pensaient, en effet, que cet exil serait provisoire. Une fois les turpitudes politico-religieuses qui déchiraient l'Italie calmées, ils pourraient rentrer. Mais ce ne fut pas le cas ! Et le rêve d'un prompt retour a tenaillé chaque pape.

Si aucun n'eut un réel désir de s'implanter en Avignon, quasiment tous participèrent à sa construction du palais. Chacun, depuis Benoît XII en 1340, y ajouta sa pierre et sa marque de passage, l'agrandissant et l'embellissant sans cesse, tel que nous venons de le voir plus haut.

Les papes comme tous seigneurs du monde eurent une cours riche. Ils surent, entre autres, s'entourer de lettrés, de savants et d'artistes prestigieux, et notamment Jean XXII et Clément VI, qui contribuèrent au rayonnement et à la renommée de la ville à travers toute l'Europe, attirant nombre d'artistes qui vinrent y travailler, drainant dans leur sillage, une population hétéroclite qui ne cessa de s'accroître élargissant, de facto, la cité, qui dut repousser par trois fois son enceinte et bâtir à chaque fois de nouveaux remparts. 

Pareillement, voyant que leur séjour se prolongeait, les premiers papes se trouvèrent trop à l'étroit dans le Petit Palais et lancèrent donc, tout à côté, l'édification d'une demeure plus digne de leur rang.

  

   

  Aujourd'hui, le Petit Palais abrite un musée dédié, entre autres, à la collection Campana : une magnifique collection d'oeuvres iconographiques des écoles italiennes et française, du moyen-âge et de la  Renaissance.   

 

 

 

 

Giotto, "Vierge à l'enfant"

           

                                       00-008016_mid

           Maître de Pesaro, La Crucifixion, fin du XIVième siècle

01-011099_mid

Ridolfo Ghirlandaïo, Le Couronnement de la Vierge,  fin XVième siècle 

coll Campana 2

Vierge en majesté, XIVième siècle

 

Christ

Lorenzo dii Bicci, Christ en croix, XIVième siècle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

: * Les routiers étaient des mercenaires payés par un commanditaires.

 * Les Guelfes étaient des partisans du pape dans ses luttes contre le pouvoir germanique, alors que les Gibelins, eux, soutenaient. le Saint empire romain germanique.

 * Une livrée est une demeure cardinalice.

 

 **** **** ****

 

Quelques légendes avignonaises sur :  http://hist2009.canalblog.com

ou pour les gourmets :  http://recettes2009.canalblog.com

                                                            

2 mai 2014

Histoire du festival

festival

Qui ne connaît pas le fameux festival de théâtre qui fit la renommée d'Avignon ?

Tous les plus grands artistes s'y sont un jour retrouvés, soit sur les planches, soit dans ses rues...

Mais savez-vous exactement d'où et comment il est né ?

Le Festival d'Avignon est né lors d'une exposition d'art contemporain en 1947, où se sont retrouvés le critique d'art Christian Zervos (l'organisateur de l'exposition), le poète René Char et le comédien-metteur en scène Jean Vilars, auquel il fut demandé de venir présenter son premier grand succès public : "Meurtre dans la cathédrale" - et ce dans la prestigieuse cours d'honneur du Palais des papes. Habitué des petites scènes informelles, Jean Vilar déclina cette belle offre qui pourtant propulserait sa carrière. Cependant, conscient de l'importance de ce challenge, il finit par proposer trois autres pièces : "Richard II" de Shakespeare ; "Tobie et Sara" de Paul Claudel et "La Terrasse de midi" de Maurice Clavel. C'est un succès qui l'incite à réitérer l'expérience l'été suivant.

Amoureux de la création, Jean Vilars s'entoura d'une troupe fidèle où nous trouvons, entre autres, Michel Jouvet, Jeanne Moreau, Maria Casarès ou Philippe Noiret...  D'année en année, ils revinrent sur les planches d'Avignon dont la renommée grandit et lancèrent véritablement ce qui allait devenir l'un des plus grands festivals de théâtre du monde ! 

Fi des références parisiennes, Jean Vilars voulut un théâtre nouveau, inovant, moins "bourgeois" et ouvert à tous. En un mot décloisonner le théâtre ! Petits et grands, sans condition sociale requise, devaient pouvoir s'y retrouver. C'est pourquoi il s'attacha à promouvoir tous les styles théâtraux contemporains ou classiques. 

Dans les années 60, fort de sa popularité, Jean Vilars cherche à décentraliser le théâtre en le faisant sortir de la cour du Palais des papes et en lançant de plus petites salles en ville, comme le théâtre des Carmes, répondant de la sorte à son premier voeux d'un théâtre populaire, "à la portée" de tous. Voilà né, en 1966, le festival off

Du théâtre, certes, mais aussi de la dance ! De talentueux danseurs viennent s'y produir, élargissant, de fait, le champs artistique du festival qui s'élargit encore avec l'arrivée du cinéma de Jean-Luc Godard (1967) ou François truffaud (1968), de la musique de Jorge Lavelli (1969) et du théâtre jeunesse de Catherine Dasté (1968).

Jusqu'à sa mort en 1971, Jean Vilars ne cessa jamais de travailler à faire progresser l'étendue et l'éclectisme du festival d'Avignon et, en particulier, du off.

 

off3

Ce n'est pourtant qu'au début des années 80, sous l'impulsion de son nouveau directeur, Alain Léonard, que le festival off est institutionnalisé et voit la naissance de l'association "Avignon Public Off" (1982)

 

spectacle, place du Palais

 

Depuis ses débuts dans la cour d'honneur du Palais des Papes, le festival a véritablement explosé pour s'installer dans divers lieux urbains, comme les écoles, les jardins des facultés, les gymnases, ou cultuels, dans les inombrables chappelles et églises de la cité papale, ou directement dans la rue, où sont jouées gratuitement de multiples scenettes de promotion. Pareillement, le festival a essaimé tout autour de la ville et des pièces sont dès lors présentées à la chartreuse de Villeneuves-lez-Avignon, dans les carrières de Bulbon ou les salles de Montafvet....

A n'en plus douter, Avignon est devenu, au fil du temps, la scène incontournable où il est bon de se produire !

Tout au long du mois de Juillet, la ville vit, depuis plus de 60 ans, au rythme de son festival, où les touristes se pressent toujours plus nombreux, contribuant pleinement au rayonnement international de ce rendez-vous annuel longuement attendu et préparé.

Il s'est également enrichit d'un grand marché aux livres et aux disques dont les stands s'étalent sur le cours Jean Jaurès et la place de la Poste. Impossible de le rater et de ne pas aller y chiner à l'ombre des platanes !  

marché livres

marché aux livres

 

  

 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Pages
Publicité
Avignon et la Provence
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 16 323
Publicité